Stéphanie Mora, ancienne conseillère en radioprotection dans un CHU d’envergure nationale, partage son retour d’expérience terrain et présente les exigences actuelles liées au rôle de Personne Compétente en Radioprotection (PCR). Elle aborde les procédures de formation, les enjeux réglementaires et les applications concrètes dans les établissements de santé.
Un parcours structuré vers la transmission de compétences
Avec plus de vingt ans d’expérience dans un environnement hospitalier complexe, Stéphanie Mora a fondé Niveau 2, un organisme certifié dédié à la formation PCR. Cette formation réglementée vise à transmettre les compétences nécessaires pour évaluer les risques liés aux rayonnements ionisants, mettre en œuvre les mesures de protection adaptées et assurer la conformité des pratiques aux exigences de l’ASN.
Stéphanie Mora y dispense des modules adaptés aux exigences réglementaires selon le niveau de risque radiologique (zones surveillées, contrôlées ou renforcées), en conformité avec les arrêtés de 2019. Sa démarche repose sur une connaissance fine des textes, une pédagogie appliquée aux contraintes hospitalières et une compréhension fonctionnelle des postes exposés.
Les fondamentaux de la formation PCR
La formation PCR s’adresse aux professionnels intervenant dans des zones exposées aux rayonnements ionisants, telles que définies par l’ASN. Elle a pour objectif de leur transmettre les compétences nécessaires à l’identification des sources, à l’analyse des risques, à la mise en œuvre des mesures de protection (EPI, EPC) et à la gestion du suivi dosimétrique. Cette formation, obligatoire pour exercer la fonction de PCR, conditionne la conformité réglementaire des établissements de santé opérant en radiologie, médecine nucléaire ou bloc interventionnel.
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Niveau prérequis : Bac scientifique ou équivalent validé par l’employeur
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Trois niveaux de formation : Niveau 1 (zones surveillées), Niveau 2 (zones contrôlées), Renforcé (expositions élevées)
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Durée réglementaire : de 8 à 18 jours selon le niveau
Missions du conseiller en radioprotection (CRP)
Une PCR peut exercer en interne ou par l’intermédiaire d’un organisme prestataire (OCR). Ses missions réglementaires comprennent :
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Identification des sources de rayonnement et évaluation du risque associé
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Définition et contrôle des équipements de protection (EPC et EPI)
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Réalisation des mesurages réglementaires et suivi dosimétrique
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Conseil auprès de l’employeur et du responsable d’activité nucléaire (RAN)
La fonction repose sur la maîtrise des textes réglementaires et leur mise en œuvre en conditions opérationnelles. Elle implique une collaboration étroite avec le CSE, la médecine du travail et les utilisateurs finaux pour garantir une exposition conforme aux seuils définis.
Focus sur la réglementation
Le cadre réglementaire encadrant la radioprotection est à la fois dense et évolutif. Il définit avec précision les responsabilités des PCR, les exigences en matière de formation, et les obligations des établissements de santé. Toute structure exposant ses professionnels aux rayonnements ionisants doit s’y conformer rigoureusement pour garantir la sécurité des actes et la conformité des pratiques.
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Directive européenne 2013/59/Euratom, transposée en droit français par l’ordonnance du 10 février 2016
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Décrets du Code du travail et de la santé publique (2018)
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Arrêté du 18 décembre 2019 relatif à la certification des PCR
L’environnement réglementaire impose une veille juridique continue. Toute non-conformité relevée par la SNR (ex-ASN) peut entraîner des mesures correctives, des inspections renforcées, voire la suspension d’autorisation d’activité. Le CRP doit avoir la capacité d’anticiper et de documenter toute décision technique ou organisationnelle relative à la radioprotection.
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Accompagnement opérationnel et communication ciblée
Pour Stéphanie Mora, l’efficacité d’une politique de radioprotection dépend de son intégration concrète dans les pratiques cliniques. Elle recommande une démarche de proximité, impliquant :
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Des formations actualisées et centrées sur les postes de travail
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Une évaluation des contraintes ergonomiques liées aux EPI (poids, mobilité)
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Une analyse partagée des incidents et retours d’expérience
Le respect des obligations légales ne suffit pas. Il faut instaurer un dialogue opérationnel entre encadrement, utilisateurs et acteurs de prévention. Cette approche permet une meilleure appropriation des consignes et une réduction effective des expositions.
Conclusion
Le rôle du PCR (ou de la PCR) s’ancre au croisement de l’exigence réglementaire et de la réalité hospitalière. En formant des professionnels capables d’agir en autonomie et en conformité, Stéphanie Mora contribue à structurer une culture de la radioprotection active, fondée sur les textes, les pratiques et les retours d’expérience. Une expertise de terrain précieuse, à l’heure où les normes évoluent et les contrôles se renforcent.