Dans les structures de santé sans département logistique dédié, la gestion des stocks, des approvisionnements et du sourcing représente un défi quotidien. Identifier les bons fournisseurs, anticiper les ruptures et suivre les produits en circulation mobilise du temps soignant et nuit à la continuité des soins. Entre processus manuels inefficaces, complexité réglementaire et coûts cachés, ces tâches logistiques pèsent sur les équipes cliniques. Face à ces contraintes, des solutions numériques ciblées permettent de structurer ces fonctions critiques sans alourdir les flux existants.
Les défis quotidiens de la gestion des stocks médicaux
Ruptures et tensions d'approvisionnement : une réalité persistante
Selon Polytechnique Insights, 39 % des Français ont déclaré avoir été confrontés à une pénurie de médicaments, et 35 % d’entre eux n'ont pas eu d’alternatives thérapeutiques disponibles en octobre 2024. Du côté des dispositifs médicaux, la pression reste forte : l’ANSM a recensé 149 signalements de ruptures critiques au cours du second semestre 2024, affectant toutes les spécialités médicales.
Ces situations ont des conséquences concrètes pour les équipes cliniques : retards dans les examens d’imagerie, reports de procédures, ou modifications de protocoles, ce qui impacte directement la qualité et la fluidité du parcours de soins.
Inefficacités opérationnelles et processus manuels
Dans de nombreux établissements, les processus de gestion sont encore partiellement manuels. Cela favorise les erreurs dans le suivi des stocks, la gestion des péremptions et la traçabilité. Cette absence de digitalisation entraîne un gaspillage de temps estimé à plusieurs heures par semaine pour les soignants impliqués dans la logistique.
En radiologie, cela peut se traduire par une indisponibilité temporaire de produits injectables ou de kits spécifiques, contraignant les équipes à reprogrammer les examens ou à utiliser des alternatives moins optimales.
Complexité réglementaire et conformité
Depuis le 10 janvier 2025, les fabricants de dispositifs médicaux sont tenus de déclarer toute rupture d'approvisionnement critique via le portail EUDAMED, conformément à l’article 10 bis du règlement (UE) 2024/1860. Cette mesure vise à renforcer la transparence au sein de la chaîne logistique. Pour les établissements de santé, elle implique de s’équiper d’outils capables de tracer les lots en temps réel, d’identifier les produits à risque et de transmettre les alertes réglementaires sans délai.
Coûts cachés et poids financier
Les effets économiques d’une logistique défaillante sont bien réels. Les achats en urgence, les pertes liées aux produits périmés, ou encore le temps soignant mobilisé pour des tâches logistiques représentent un coût indirect mais significatif. Dans les services d’imagerie, ces perturbations se traduisent par des baisses d’activité, des créneaux perdus, et une pression accrue sur les équipes.
Ces coûts sont d’autant plus difficiles à contenir dans les établissements de taille modeste. L’absence de pilotage centralisé ou d’outils numériques dédiés empêche une gestion fine des stocks, prolonge les délais de réapprovisionnement et alourdit les pertes. À l’inverse, les hôpitaux bénéficient souvent de systèmes informatisés permettant un suivi structuré et une meilleure maîtrise budgétaire — un niveau d’organisation qui reste hors de portée pour les structures plus modestes, mais qui illustre l’intérêt d’un pilotage numérique rigoureux, même à plus petite échelle.
Vers une chaîne d'approvisionnement médicale optimisée
Cadre réglementaire et initiatives stratégiques récentes
La feuille de route nationale 2025-2027, lancée par le gouvernement français, vise à renforcer la résilience de la chaîne d’approvisionnement médical. Elle s’articule autour de la transparence, de l’anticipation et de l’innovation. Parmi les mesures concrètes : création d’un observatoire national des tensions d’approvisionnement, soutien à la relocalisation de certaines productions et incitations à la modernisation numérique des établissements de santé.
Digitalisation et automatisation : des leviers clés
Dans les centres d’imagerie, l’adoption d’outils numériques permet un suivi en temps réel des produits injectables, une gestion automatisée des péremptions et une traçabilité conforme aux exigences réglementaires. Ces technologies réduisent les interruptions d’activité liées aux ruptures et libèrent du temps soignant pour les actes à valeur clinique.
- Systèmes de gestion des stocks en temps réel : Les solutions connectées permettent d’identifier immédiatement les ruptures potentielles, de suivre les péremptions, et de réagir avant que les soins ne soient perturbés.
- Intelligence artificielle et prédiction de la demande : Des modules IA sont désormais capables d’anticiper les besoins de réapprovisionnement selon l’historique de consommation, les pics saisonniers ou les événements exceptionnels. Ces systèmes contribuent à réduire les risques de rupture d’approvisionnement.
- Automatisation des processus : Ces technologies permettent également d’automatiser les tâches répétitives telles que les bons de commande, la réception et l’inventaire, ce qui permet de réallouer le temps soignant vers les soins directs aux patients.
Méthodes et stratégies d'optimisation opérationnelle
L’organisation joue un rôle déterminant. Des méthodes comme le FIFO, l’analyse ABC ou l’approche Lean sont fréquemment utilisées pour structurer la gestion des stocks, éviter le gaspillage, et améliorer la traçabilité. Bien qu’elles ne soient pas spécifiquement recommandées par l’ANSM, ces approches sont largement reconnues dans les bonnes pratiques logistiques hospitalières.
Solutions simples et accessibles pour une mise en œuvre rapide
Des solutions telles qu’Horizon, développée par EDM Imaging, sont spécifiquement conçues pour les groupes de radiologie. Cette plateforme centralise les achats, consolide les fournisseurs et permet un suivi précis des stocks de dispositifs médicaux. Elle regroupe l’ensemble des commandes sur une seule interface, avec des outils d’alerte automatisée sur les péremptions et des modules de traçabilité conformes aux exigences réglementaires.
Horizon offre également des fonctions de reporting, facilitant l’analyse des consommations et l’optimisation budgétaire. Conçue pour s’intégrer aux systèmes existants, elle simplifie la gestion logistique sans mobiliser les équipes sur des tâches chronophages.
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Conclusion : vers une gestion des produits médicaux agile et centrée sur le patient
La gestion des produits médicaux ne peut être séparée de l’enjeu clinique. Dans un contexte de pression croissante sur les ressources hospitalières, il est essentiel de sécuriser l’accès aux dispositifs nécessaires, au bon moment. Une stratégie logistique modernisée, conjuguant rigueur organisationnelle et outils numériques, permet aux soignants de se recentrer sur l’essentiel : la qualité des soins et la sécurité des patients.
Sources :
https://optacare.fr/gestion-des-stocks-hopital-les-methodes-et-les-outils/
https://ansm.sante.fr/disponibilites-des-produits-de-sante/medicaments
https://www.senat.fr/questions/base/2025/qSEQ250504493.html
https://www.edm-imaging.com/pages/portail-horizon
https://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20250303/soci.html